Snobismes
Maison Flamel : et la cosmétique devient alchimie
Il cite Carl Gustav Jung, Milan Kundera, puis – dans la même phrase - s’emporte au sujet de « l’exigence névrosée du marketing». Samer Zakharia est ovni dans le monde des cosmétiques. Spirituel, obstiné et résolument spontané. Rencontre.
Toujours en retard, il dit détester les détails inutiles. Il déteste également les études de marché et l’exigence psychorigide du marketing qui délaisse le sens. Pour Samer Zakharia, la cosmétique est un sujet très sérieux. Pour la conception de sa gamme de produits, pas question donc de faire appel aux chiffres ni aux études de marché. Le feeling et le temps sont les deux seuls alliés du créateur qui dit avoir « conscience » de lui-même plus encore que confiance. Il explique : « le baume à mains de la Maison Flamel est né d’un accident. A l’origine, le composant était destiné à la crème visage ». Grâce au luxueux actif antitache présent dans le baume (2000 euros le kilo), la magie opère et le baume main devient l’un des Best-seller de la marque.
« La cosmétique est un sujet très sérieux »
S’il est vrai qu’il y a de la magie dans les créations de Samer Zakharia, sa collection ne laisse rien au hasard. Le créateur a convoqué la littérature et les Arts pour concevoir l’ensemble de sa gamme. Tout d’abord le nom. Maison Flamel rend hommage à Nicolas Flamel, alchimiste du XVème siècle à qui plusieurs traités d’alchimie furent attribués. Une histoire de vibrations, chères à celui qui se veut attentif aux signes du destin. Viennent ensuite les créations. Une gamme luxe qui se décline autour de l’eau, de l’air et de l’or pour un rituel alchimique en trois temps. Pour ses clientes, le jeune créateur reçoit pour des soins sur mesure, dans l’intimité de la Maison des Champs Élysées, un hôtel cinq étoile niché entre l’avenue Montaigne et le Grand Palais. Enfin les prix. Là encore le créateur, convoque le mystique et le merveilleux. Additionnés, les chiffres qui composent chacun des prix donnent le chiffre huit. Un nombre d’or que l’on retrouve également dans l’adresse à laquelle il reçoit ses clientes. Au 8, rue Goujon, à Paris 8ème très exactement.
« Celui qui est pressé sacrifie les bonnes relations et les bonnes rencontres »
Natif du Liban, Samer Zakharia a fait ses études en France. Un parcours classique le mène alors des couloirs d’HEC à ceux de LVMH et l’Oréal. Il navigue ensuite en solo et crée sa structure de conseil pour accompagner les grands groupes du luxe, à l’instar de Céline. Loin des courbes de marché, il entend aujourd’hui prendre le temps de suivre son intuition. « Il faut savoir prendre son temps. Celui qui est pressé sacrifie les bonnes relations et les bonnes rencontres », prévient le créateur qui a mis presqu’une année à élaborer sa gamme. Il planche aujourd’hui sur une gamme de parfums luxueux et en résonnance avec les douze signes astrologiques.
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